Les textes du 15ème Dimanche du Temps Ordinaire
Dimanche 13 juillet 2025
Année C - Couleur liturgique : vert
1ère Lecture : Livre du Deutéronome (36, 10-14)
Psaume 68
"Cherchez Dieu, vous les humbles et votre coeur vivra ."
2ème Lecture : Lettre de Paul aux Colossiens (1, 15-20)
Évangile : Luc (10, 25-37)
Homélie
Père Mickael LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral
Le docteur de la loi qui s’approche de Jésus connaît bien la Loi. Lorsque Jésus l’interroge, il larécite parfaitement. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur… » Le prêtre et le lévite de la parabole connaissent aussi très bien la Loi au point d’ailleurs de la respecter à la lettre en s’écartant de l’homme laissé à demi-mort puisque en s’approchant de lui, selon la Loi, ceux-ci risquaient de se retrouver impurs. « Celui qui touche un cadavre, quel que soit le mort, sera impur sept jours » lisons-nous dans le livre des Nombres. (Nm 19,11) On ne peut donc leur faire le reproche de ne pas connaître la Loi et de ne pas la respecter scrupuleusement. Mais il ne suffit pas de connaître par cœur la Loi et de la réciter parfaitement comme une leçon apprise. Il faut encore que cette Loi soit intériorisée, qu’elle rejoigne notre cœur pour prendre chair dans nos vies. Ainsi, écrit saint Jacques : « celui qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui s’y tient, lui qui l’écoute non pour l’oublier, mais pour la mettre en pratique dans ses actes, celui-là sera heureux d’agir ainsi. » (Jc 1, 25)
Jésus n’est pas venu pour abolir la Loi mais pour au contraire l’accomplir. » (Mt 5, 17) Et il nous le montre à travers cette parabole en s’identifiant au Bon Samaritain. A l’image du Bon Samaritain qui voit l’homme blessé, qui s’en approche, qui prend soin de ses blessures, qui le monte sur sa monture pour le conduire à l’auberge, c’est Jésus lui-même, image du Dieu invisible, que nous contemplons. Il n’hésite pas à rejoindre l’homme, à s’approcher de lui. Il est pris de compassion devant la misère de l’homme, sa pauvreté, son indigence. Dieu en Jésus est ému aux entrailles et veut soigner les blessures de l’homme et lui redonner vie par le don de sa propre vie. Dans Miséricordiae Vultus, à l’occasion du jubilé extraordinaire de la Miséricorde le pape François écrivait : « La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Dieu révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laisserait émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon » (MV 15) Dieu ne reste pas indifférent à la misère de l’homme, il ne s’en détourne pas, il ne garde pas ses distances face à elle. Bien plus, en Jésus, Il la prend sur lui, comme le Bon Samaritain prend le malade sur sa monture, pour nous en délivrer, pour nous sauver de la mort et du péché. Ainsi, « la véritable nouveauté du Nouveau Testament ne consiste pas en des idées nouvelles, mais dans la figure du Christ qui donne chair et sang aux concepts. » (Deus Caritas est n°12) Ainsi nous dit encore saint Paul : « le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour. » (Rm 13, 10)
Le Bon Samaritain qui est en voyage confie l’homme blessé à l’aubergiste avant de reprendre sa route. « Prends soin de lui jusqu’à mon retour. » Comment ne pas voir dans cette auberge l’Eglise, c’est-à-dire chaque baptisé que nous sommes. Nous sommes ces aubergistes appelés à prendre soin de nos frères et sœurs en humanité. C’est à nous que Jésus confie ces hommes et ces femmes blessés, abandonnés, rejetés, ignorés. Et il nous appelle à soigner leurs blessures, à les soulager avec l’huile de la consolation et de la tendresse, à panser leurs plaies par l’écoute, l’attention, à les soigner par la proximité et l’amour désintéressé. Dans un entretien accordé à une revue au début de son pontificat, le défunt pape François s’exprimait ainsi :« Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui, c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. » Et ainsi ne pas avoir peur de se salir les mains, de se risquer à approcher l’intouchable, et sans doute même d’une manière concrète, comme le Bon Samaritain, d’y laisser quelques pièces de nos propres richesses. Le commandement de l’amour que nous connaissons par cœur doit encore s’écrire par le cœur dans le concret de nos vies.
C’est ainsi que dans l’encyclique Fratelli Tutti le pape nous avertissait : « N’oublions pas que dans la parabole, ceux qui s’écartent sont des personnes religieuses. Ils œuvraient au service du culte de Dieu : un prêtre et un lévite. C’est un avertissement fort : c’est le signe que croire en Dieu et l’adorer ne garantit pas de vivre selon sa volonté. Une personne de foi peut ne pas être fidèle à tout ce que cette foi exige d’elle, et pourtant elle peut se sentir proche de Dieu et penser avoir plus de dignité que les autres. Mais il existe des manières de vivre la foi qui favorisent l’ouverture du cœur aux frères ; et celle-ci sera la garantie d’une authentique ouverture à Dieu. Le paradoxe, c’est que parfois ceux qui affirment ne pas croire peuvent accomplir la volonté de Dieu mieux que les croyants. » (FT 74)
Frères et sœurs, ne passons pas trop vite…à côté de cette parabole et de son enseignement. Amen
P. Mickaël
Méditation
Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur
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