Les textes de la messe du 5ème dimanche de Pâques


Dimanche  18  mai 2025

Année C - Coul
eur liturgique : blanc

1ère Lecture : Livre des Actes des Apôtres (14, 21b-27)

Psaume 144
"Mon Dieu, mon Roi, je bénirai ton nom toujours et à jamais!"

2ème Lecture : Apocalypse de Jean ( 21, 1-5a)

Évangile : Jean (13, 31-33a.34-35)



Homélie

Père Mickael LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral

En accueillant cette parole du Seigneur nous invitant à nous aimer les uns les autres, je me suis souvenu de cette histoire racontée par Mgr Pierre Claverie dans son traité sur la rencontre et le dialogue (1).  

« Il y avait un célèbre monastère qui traversait des moments difficiles. Ses nombreux bâtiments avaient accueilli de jeunes moines en grand nombre et sa grande église avait résonné de chants harmonieux. Mais maintenant il était désert. Le peu de moines qui restaient traînaient leurs pas dans les cloîtres mais avec le cœur gros. L’enthousiasme n’y était plus ; une lassitude s’était installée, le feu des débuts s’était éteint. Près de ce monastère, un sage avait construit une cabane et s’y était installé passant son temps à prier et à jeûner. Sa présence était toujours pour les pauvres moines une petite source d’encouragement. Un jour le père Abbé décida de rendre visite à ce sage et de lui partager sa tristesse, son découragement. Il décida de lui ouvrir son cœur tout en pleur. Après l’avoir écouté, le sage lui dit : « vous et vos frères vous servez Dieu avec un cœur gros. Puisque vous êtes venu me demander un enseignement, je vais vous en donné un, mais vous ne pourrez le répéter qu’une seule fois. Après cela, personne ne devra le redire à haute voix. » Alors le sage regarda le père Abbé droit dans les yeux et lui dit : « le Christ est parmi vous. » Le lendemain, le père Abbé rassembla ses moines et leur dit : « le sage m’a donné un enseignement qui ne devra jamais plus être répété à haute voix. Il m’a dit que l’un de nous était le Christ. » Les moines tressaillirent. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Est-ce le frère Jean ou le père Matthieu ? Suis-je moi le Christ ? Ils furent fort embarrassés mais selon la consigne n’en parlèrent plus. Et avec le temps les moines commencèrent à se traiter l’un l’autre avec un respect tout particulier. Il y avait maintenant parmi eux un je ne sais quoi de gentil, de cordial, d’humain. Ils vécurent comme des hommes qui avaient fini par trouver. Ils prièrent comme des hommes qui cherchaient. Avant longtemps, les gens vinrent de tous côtés pour se nourrir de leur prière. Des jeunes demandèrent de nouveau à entrer dans la communauté. »

Mes amis, le Christ est parmi nous ! Voilà la grande nouvelle qui a jailli du tombeau vide au jour de Pâques. Et cette Bonne Nouvelle change tout. Car si le Christ est parmi nous, vivant au milieu de nous, alors cela signifie qu’il est présent dans ma vie, que je ne suis donc pas seul et que je peux lui parler des choses concrètes de ma vie, entrer en amitié avec lui et qu’ainsi, à chaque moment il peut remplir ma vie de sa lumière, m’éclairer, me guider par sa Parole, me nourrir de sa Présence. Sa Présence est alors une vraie source de réconfort et de confiance, une source d’amour et de paix. Sa Présence est une force qui peut m’aider alors à traverser les épreuves, les difficultés, toutes les formes de mort qui nous guettent en chemin comme l’expriment Paul et Barnabé aux disciples. « Ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi. » Le pape François écrivait dans son exhortation, Gaudete et Exultate : grâce à cette force intérieure, il est possible d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs défauts. » (GE 112)

Le Christ est parmi nous ! Cette Bonne Nouvelle change aussi notre regard sur celles et ceux qui nous entourent, dans nos familles, dans nos communautés, dans notre Ensemble pastoral. Car si le Christ est vivant au milieu de nous, alors sa présence se laisse reconnaître en tous ceux que je rencontre, avec qui je vis, à commencer par les plus petits, les plus fragiles, les plus humbles. J’aime reprendre cette parole de saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : « S’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. » (Ph 2, 1-4) Et c’est ainsi le chemin qui nous permettra alors de nous aimer les uns les autres, comme le Christ lui-même nous a aimés. Oui frères et sœurs, le Christ est parmi nous, l’un de nous…apprenons à reconnaître sa Présence, apprenons à nous regarder en sa Présence, aimons-nous les uns les autres comme il nous aime.

Ce qui fera de notre Ensemble Pastoral une communauté appelante et missionnaire ne sera pas le résultat de stratégies, de plans pastoraux, de nouvelles organisations mais de notre capacité à vivre en disciples du Christ et à nous aimer comme les frères et les sœurs de Jésus Christ. Soyons toujours des pèlerins de cette Espérance que nous donne le Christ.
Mes amis, n’oubliez-pas : le Christ est parmi nous. Amen
Père Mickaël

[1] Mgr Claverie, Petit traité de la rencontre et du dialogue, cerf 2004, p.87

 

Méditation

Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur

« Je vous donne un commandement nouveau…. Comme je vous aime…aimez-vous les uns les autres. » 
En quoi ce commandement a de la nouveauté ? Tout au long de l’histoire Sainte, l’Amour est au centre de la révélation, comme il est au centre de la vie de tous et de chacun. Mais ce qu’il y a de nouveau ici, c’est le « comme ». Oui aimer comme Jésus.
C’est aussi au soir du Jeudi Saint et le lavement des pieds.
C’est aussi auprès du feu en dialogue avec Pierre : « m’aimes-tu ? »
En d’autres temps j’ai commenté ce fameux m’aimes-tu. Il est question ici encore de ce don total de Jésus sur la croix. Aimer comme Jésus. C’est un long apprentissage ; c’est surtout un abandon entre les mains du Seigneur.

Car l’amour surgit du fond de notre cœur :                                                                                                                       Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. (1 Jn, 4,16-19)                                                                                                               C’est du cœur de l’homme que naissent les pensées les plus diverses nous dit St Paul. De notre cœur peux jaillir comme une source la puissance de l’amour de Dieu. Le devoir, la vie du croyant, c’est de reconnaitre que cet amour vient de plus loin que nous, et qu’il nous dynamise. Je le dis souvent aux fiancés qui viennent me voir : « regardez ce que vous avez fait à deux que vous n’auriez jamais fait tout seul. » Or nous réduisons souvent cet Amour à un simple sentiment humain. Osons l’Amour vrai, l’agapè, le don total à celui que l’on aime.
Préparons le terrain de notre cœur pour que le Seigneur vienne semer en nous son Amour.

Car l’amour transforme :   Il y a quelques années (certains s’en souviennent) nous avons fêté les 70 ans de mariage de mes chers parents. Ils étaient venus passer quelques jours ici. Pendant ce temps, j’ai reçu un couple de jeunes fiancés. Je leur ai présenté mes parents. Ils étaient admiratifs devant leur histoire. Et ma chère maman de dire : « ô vous savez, 70 ans c’est beaucoup de concessions » Les ayant revus plus tard, ces jeunes avaient gardé précieusement cette consigne. C’est un ajustement perpétuel. Allons relire la première lettre de St Paul aux Corinthiens ; vous savez : « j’aurai bon parler toutes les langues de la terre… s’il me manque l’Amour je ne suis rien… l’Amour prend patience… »  Laissons-nous travailler, transformer par l’être aimé, par le Seigneur Jésus.                                                                                                                              

Un amour qui porte du fruit :                                                                                                                          Comme le feu se communique et se répand, l’amour de Dieu se communique à ceux qui nous entourent si nous sommes capables de nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimé. Charles de Foucaud nous a dit : « Quand on aime, on voudrait parler sans cesse à l’être aimé…la prière n’est pas autre chose. »
Pour porter du fruit, un fruit qui demeure, restons greffés sur le Christ Jésus l’arbre de vie.

Pour conclure écoutons Saint Augustin :
« Ainsi voilà une fois pour toutes, le court précepte qu’on te dicte :
 
Aime et fais ce que tu veux
. Si tu te tais, tais-toi par Amour, si tu parles, parle par Amour, si tu corriges, corrige par Amour, si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur la racine de l'Amour : de cette racine, rien ne peut sortir de mauvais.
La nouveauté vient du dedans de tous et de chacun.
Ne brisons pas cet élan de l’amour de Dieu.
Cet Amour surgit du cœur de l’homme nouveau Jésus-Christ ressuscité et qui fait toutes choses nouvelles

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