Site de l'ensemble pastoral de l’île de Ré.

Diocèse de La Rochelle

Les textes de la messe


Dimanche 10 novembre 2024

32ème dimanche du temps ordinaire
Coul
eur liturgique : vert

1ère Lecture :  1er Livre des Rois (17, 10-16)

Psaume : 17
"Chante, ô mon âme, la louange du
Seigneur!"

2ème Lecture :  Lettre aux Hébreux  (9, 24-28)

Évangile : Marc  (12, 38-44)


 

 

Homélie


Père Mickaël LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral

 

La veuve de Sarepta dans le livre des Rois est une femme âgée. La vie semble avoir quittée son cœur. C’est comme s’il n’y avait plus d’espérance en elle : « Nous mangerons le pain puis nous mourrons » dit-elle au prophète Elie. Elle n’a plus rien dans ses réserves, juste un peu de farine et un peu d’huile. Il lui reste son fils, qu’elle doit sans doute chérir plus que tout puisqu’il est sa seule richesse, mais quelques versets plus loin ce fils, atteint d’une maladie foudroyante mourra à son tour. Voilà la situation si douloureuse, si éprouvante de cette femme. Quel avenir possible dans de telles circonstances ? Quelle perspective de vie ? Quelle espérance attendre ? Cette situation rejoint celles de beaucoup d’hommes et de femmes que j’ai pu rencontrer ces dernières semaines affectées par la perte d’un être aimé, la maladie d’un proche. Toutes ces situations que nous pouvons rencontrer où l’avenir s’assombrit, où l’espérance s’éteint. Et nous le savons bien d’expérience, lorsque nous traversons ces moments, nous risquons alors de nous replier sur nous-mêmes, de nous fermer à toute perspective de vie. Ce sont des attitudes compréhensives presque inévitables.

Une chose m’a alors interpellé dans ce passage du livre des Rois. A la demande du prophète Elie de lui donner à boire, cette femme, au cœur-même de ce qu’elle vit pourtant si difficile, ne discute pas et va aussitôt puiser l’eau demandée par le prophète. Puis, alors qu’il leur reste si peu pour rester en vie, elle et son fils, la femme pourtant obéitau prophète etlui prépare à manger. Et j’ai pensé à la parole de Jésus : « Celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne restera pas sa récompense. » (Mt 10, 42) Dans sa détresse, cette femme est restée attentive à la demande d’Elie. Dans sa vie éprouvée, elle est restée tournée vers autre qu’elle-même, se faisant servante jusqu’au bout et quoi qu’il arrive. Et cette attitude-là n’est pas resté en effet sans récompense. La jarre de farine ne s’épuisa pas et le vase d’huile de se vida pas.

Ainsi, nous comprenons ce que nous dit saint Jean dans sa première lettre : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. » (1 Jn 3,14) Ainsi, il y a un chemin qui nous sort de la mort, de la tristesse, du découragement, de la détresse. Il y a une voie qui nous fait passer de la mort à la vie, un chemin qui nous ouvre à la vie. C’est le chemin de l’amour, c’est le chemin du don de soi, c’est le chemin d’une vie attentive aux autres, tournée vers les autres. Comme l’écrivait Benoît XVI dans sa première encycliquel’amour est « extase (…)comme chemin, comme exode permanent allant du "je" enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, (…) : « Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera » (Lc 17, 33), dit en effet Jésus. (Deus caritas est n°6) Voilà ce que nous enseigne l’attitude de la veuve de Sarepta comme cette autre veuve de l’Évangile. L’amour offert gratuitement, la vie donnée sans retour, la charité concrète et immédiate sont chemin de libération et de vie.  "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit. »

Mais il ne suffit pas de le vouloir pour que cela se réalise. Parfois dans la détresse, nous ne trouvons plus les forces nécessaires pour y parvenir. Parfois, l’épreuve endurée rend impossible cette sortie de soi par notre seul vouloir et nos seules forces. Saint Paul en fait lui-même l’expérience lorsqu’il dit : « ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. » (Rm 7, 18)Dans ces moments, il nous faut une force extérieure à nous-mêmes, une force capable de nous donner la capacité de poser ces actes d’amour qui nous sauvent et nous libèrent, une force nous rendant capables de choisir la vie plus forte que la mort, que l’épreuve, que la détresse, une espérance au-delà de toute espérance. J’ai trouvé une réponse dans la dernière encyclique que le pape vient de publier. Dans ce texte, le pape François nous invite à contempler le cœur de Jésus, à toujours mieux nous approcher de lui, à l’écouter, à le contempler. « Allons vers le Cœur du Christ, le centre de son être qui est une fournaise ardente d’amour divin et humain et qui est la plus grande plénitude que l’homme puisse atteindre. C’est là, dans ce Cœur, que nous nous reconnaissons finalement nous-mêmes et que nous apprenons à aimer. » (DN 30) Et comme le disait l’abbé Huvelin, directeur spirituel de saint Charles de Foucauld « lorsque Notre Seigneur habite un cœur, Il lui donne ces sentiments, et ce cœur s’ouvre aux petits. » (DN180) Ainsi, « le Seigneur t’envoie faire le bien et t’y pousse de l’intérieur. » (DN 215) Cette force, nous la recevons de cette contemplation du Christ, dans sa Parole, dans son Corps livré. Cette force nous l’accueillons dans ce cœur à cœur avec le Seigneur, dans cette intimité à vivre et à construire avec Lui chaque jour. Car là nous apprenons à aimer. Là nous nous ouvrons aux autres. Là nous sommes sauvés et libérés. Aussi prenons soin de notre cœur puisqu’il est la source et la racine de toutes les autres forces, les convictions, les passions et les choix. » (DN 9)Amen

Père Mickaël

Méditation

Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur

« Elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Dans la salle du trésor du Temple de Jérusalem, se jouait, comme ailleurs, la comédie humaine. Jésus appelle ses disciples pour poursuivre leur formation. Il leur fait remarquer les deux petites pièces de monnaie qu’une pauvre veuve vient de déposer dans le trésor et se met à louer cette femme : « elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Mettons-nous encore à l’école de Jésus Avec lui apprenons à regarder, à faire la vérité sur nous-mêmes. À donner et à se donner pour oser la vie.

Avec Jésus apprendre à regarder.
Jésus observait, nullement impressionné par la manière ostentatoire dont les riches mettaient de leur superflu pour soigner leur propre image ! Il appelle ses disciples pour poursuivre leur formation. Il leur fait remarquer les deux petites pièces de monnaie qu’une pauvre veuve vient de déposer dans le trésor et se met à louer cette femme : « elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » Chez les premiers tout est calculé pour eux-mêmes et leur propre gloire. Chez la veuve, le calcul est depuis longtemps remplacé par la confiance et l’abandon à Dieu.

Avec Jésus apprendre à faire la vérité (être authentique). 
Jésus a l’art de débusquer nos intentions, les bonnes et les mauvaises. Il connaît le cœur de l’homme. Sans cesse, il pose à nos consciences ces questions simples mais si profondes : Que cherches-tu ? Que fais-tu ? Quels calculs se cachent derrière tes actes ? Que fais-tu de ton frère ? Sur qui comptes-tu ? Dans quel but te tournes-tu vers moi ? Laissons résonner dans nos vies ces questions que Jésus nous pose encore aujourd’hui. À la fin de sa vie, lui-même expérimentera la médiocrité des calculs humains : pour gagner trente deniers, Judas le livrera.

Avec Jésus apprendre à se donner.
Voilà qu’en ces jours ou nous célébrons la fin de la première guerre mondiale, nous sommes invités à méditer et à rendre grâce pour le don généreux de tous ces hommes, ces femmes qui ont lutté pour plus de paix et de sérénité dans notre monde. Ils ont payé le prix fort celui de tout donner jusqu’à leur propre vie. La paix n’est pas la « non-guerre » mais l’élan généreux du don de soi pour la Vie. Malheureusement, ce combat est toujours d’actualité.

Aujourd’hui encore nous sommes invités à oser nous détourner des mauvais calculs qui nous centrent sur nous-mêmes et non sur l’essentiel de la mission : le témoignage au Dieu qui aime tout homme et le service généreux de nos frères humains, quels qu’ils soient en commençant par les plus éprouvés. « Heureux les artisans de paix ils seront appelés fils de Dieu. »

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