Site de l'ensemble pastoral de l’île de Ré.
Diocèse de La Rochelle

 


DIMANCHE 17 MARS 2024

5ème Dimanche de Carême  - LAETARE
Couleur liturgique :  Violet

 

1ère lecture :   Livre de Jérémie (31, 31-34)

Psaume 50
" Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu"

2ème lecture : Lettre aux Hébreux (5, 7-9)

Évangile : Jean (12, 20-33)

5ème Dimanche de carême

HOMÉLIE

Père Bertrand THÉBAUT
Curé de l'ensemble pastoral

Maintenant l'heure est venue
 

Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors

Etrange formulation de la part de Jésus selon l’évangéliste St Jean : combien de temps dure donc ce « maintenant » ?

  • L’élévation dont parle Jésus, celle de la croix, n’aura lieu que 2 jours plus tard
  • Quant au rejet définitif du Satan, nous l’attendons toujours.

Nous sommes en présence d’un « maintenant » qui dure… bien plus d’une « heure »

« L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.

« L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié.

Voilà qui nous renvoie au tout début du ministère public de Jésus chez Jn, au chap. 2, les noces de Cana :

" Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore venue. "
[.]Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui.

Maintenant s’achève la vie publique de Jésus, prologue à l’heure de sa glorification véritable.
Et, comme pour son ministère public avec les noces de Cana, cette heure commencera par un repas,
   
Jésus sachant que son heure était venue, l'heure de passer de ce monde au Père, lui, qui avait  aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu'à l'extrême. [2] Au cours d'un repas,         [.]Jésus se lève de table, dépose son vêtement et prend un linge dont il se ceint.
Il se livre avant que d’être livré par Judas et d’ailleurs lorsque celui-ci sort pour le trahir, Jésus dit
:
              "Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié par lui "

S’en suivra son arrestation « l'heure est venue » puis  sa condamnation à mort, sa crucifixion le lendemain et sa résurrection d’entre les morts.

Avec ce vocabulaire de l’ « heure », Jean nous montre indique

  • à la fois que la Passion de Jésus était prévue, annoncée, attendue
  • et que l’ensemble dernier repas, passion et résurrection  forme un tout, une seule « heure » ; ce que nous commémorons liturgiquement à travers le Tridium pascal… une seule « heure » qui dure 3 jours.

Voilà qui nous ramène au « maintenant » :

Maintenant a lieu le jugement de ce monde ;
maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors

Un maintenant qui dure, un accompli non achevé…
Ce « maintenant » de notre salut réalisé en Jésus Christ à l’ « heure » de sa Pâques,
Ce « maintenant » comme un temps suspendu, nous en sommes rendus contemporains à travers la célébration de l’eucharistie.
Le pain et le vin consacrés auxquels nous communions c’est bien le même Corps du Christ Jésus offerts à son dernier repas, mort sur la croix et ressuscité au matin de Pâques.
L’eucharistie est un « maintenant » hors du temps.

Quant à l’adoration eucharistique, quelque soit sa durée, elle mérite bien le titre d’« heure sainte ».

En conclusion et avant que d’entrer dans la liturgie eucharistie proprement dite :
                                                  
Jn4.23 l'heure vient - et c'est maintenant –
                      
où les véritables adorateurs adoreront le Père dans l'esprit et la vérité

 

MÉDITATION

Père Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur

Vouloir rencontrer Jésus

« Les Grecs veulent voir Jésus »
Qui étaient-ils ? Nous ne le savons pas. Seulement ils sont croyants et viennent adorer Dieu à Jérusalem. Les chemins de la foi sont divers, et diverses les façons d’y arriver. Tout au long du carême, nous avons essayé de rencontrer Jésus.  Avec plus ou moins de bonheur, nous avons essayé de grandir dans l’amour que Dieu veut pour nous. Ce n’est pas le temps des bilans, il est toujours d’actualité de nous mettre en route ou de poursuivre notre chemin avec Jésus. Mais comment, avec qui et pourquoi ?

Le Désir de la rencontre.
Nicodème est venu de lui-même voir Jésus, mais de nuit. Il est maître en Israël et le personnage de Jésus lui pose question les Grecs aussi se posent des questions. Dans tous les Évangiles nous voyons bien que la personne de Jésus attire et les disciples appelés, répondent à Jésus. Dieu en Jésus-Christ ne cesse d’appeler. Un ancien président de la république disait croire aux forces de l’Esprit. Dieu met en nous ce désir de la rencontre et du questionnement.
Nous avons à devenir sans cesse des êtres de désir en nous laissant envahir par l’Esprit du Seigneur pour répondre à Jésus comme les disciples.

Le Besoin de médiation.
 Jean-Baptiste désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu. Dans un enchaînement, la nouvelle se propage. André, Pierre et Philippe se mettent à suivre Jésus. Ici dans ce passage, pour les Grecs, Philippe va en parler à André et ils vont le dire à Jésus. Notre vie de chrétien est faite d’appels à suivre Jésus.  Mais pour authentifier ces appels, nous avons besoin de médiations. Comme les Grecs ont eu besoin de Philippe nous avons besoin les uns des autres pour comprendre et répondre ce que veut Jésus dans notre vie. Je n’en veux que pour preuve cet élan important en France des demandes de baptêmes d’adultes. En 2023, 5463 ont été baptisés pendant la nuit de Pâques. C’est une augmentation de 34% par rapport à 2022. Le chiffre de 2024 sera dévoilé le 27 mars. On annonce une augmentation de 30%. Les appels du Seigneur sont bien présents.
L’Eglise est cette médiation pour ces hommes et femmes pour répondre à l’appel reçu.

Rencontre transformante,
La joie que je reçois, j’ai à la communiquer et à la partager. Dans les Évangiles, ce qui me marque le plus, c’est les rencontres des personnes avec Jésus. Ces rencontres sont source de joie mais nous laisse libre de répondre. Le Jeune homme riche s’en va tout triste ! Zachée est tout heureux. Rencontrer Jésus dans sa Parole est source de Joie. Le Pape François nous le dit : « la joie de l’Évangile. » Dans les actes des Apôtres, les Apôtres accèdent à la joie. Au milieu des questions de notre temps, ne laissons pas la tristesse envahir notre vie. Soyons des hommes et des femmes d’Espérance.
Une Espérance à recevoir chaque jour (comme la manne pour les hébreux dans le désert)  et à partager avec ceux que nous rencontrons.

Un certain Léon BLOIS écrit : «Il n'y a qu'une seule tristesse : c'est de n'être pas des saints ».
 Désolé Mr BLOIS, il n’y a plus de tristesse à avoir, car nous sommes des Saints en devenir.
 La Sainteté n’est pas un état fixe, c’est un chemin d’amour, de don et de pardon. C’est un chemin de carême pour vivre de la vie du ressuscité car Jésus nous redit encore :   « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit complète »

Livre des Actes des Apôtres 15,7-21.

                                                                                                                                               

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