Les textes de la messe

Dimanche  28 Septembre 2025

26ème dimanche du Temps Ordinaire

Année C - Coul
eur liturgique : vert

1ère Lecture : Livre du prophète Amos (6, 1a.4-7)

Psaume 145

"Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur ! "

2ème Lecture : 1ère Lettre  de Paul  à Timothée ( 6, 11-16)

Évangile : Luc (16, 16-31)



Homélie

Père Mickaël LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral

En entendant la première lecture où le Seigneur condamne ceux qui vivent tranquilles, vautrés sur des divans sans se préoccuper du désastre d’Israël, je pensais aux paroles du pape François lors des JMJ de Cracovie : « Dans la vie, il y a une paralysie et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le bonheur avec un canapé ! Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon canapé. Un canapé qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. »
Or nous sommes appelés à autre chose de plus grand, de plus beau, quelque chose qui donne sens à nos vies. Et c’est ainsi écrit le pape François dans son exhortation Evangelii Gaudium, « si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. » (EG 49) C’est à une audace renouvelée de la mission que nous sommes appelés, quelques soient nos lieux, nos conditions de mission, comme ici à Miquelon. 

Ne pouvons-nous pas alors accueillir aussi l’Évangile de ce jour comme une interpellation à cette audace missionnaire ? Nous sommes parfois sans doute un peu comme cet homme riche. Nous avons reçu ce trésor de la foi qui nous a été transmis de nos parents, de nos grands-parents. Nous sommes nous aussi riches des biens spirituels que l’Eglise nous offre, la vie sacramentelle qui nous nourrit, nous relève et nous restaure. Nous nous sommes enrichis de tous ces liens tissés au sein de notre communauté paroissiale jusqu’à devenir les uns pour les autres des frères et sœurs en Jésus-Christ. Nous avons découvert ce trésor de la vie éternelle qui nous donne une espérance et nous aide à ne pas baisser les bras. Alors, que faisons-nous de ce trésor ? Comment sommes-nous attentifs à tous ceux, à l’image du pauvre Lazare qui, à la porte de nos églises n’ont pas la joie de connaître l’Évangile, de se rassasier des nourritures spirituelles, de vivre du bonheur qui est en Dieu ? Si nous vivons en effet d’abord notre foi comme un produit à usage interne, pour notre consolation ou même pour la réussite spirituelle de notre vie, nous nous exposons à la voir se dissoudre ou s’éteindre et notre Eglise disparaître. Entendons-le, l’Eglise doit être missionnaire où elle ne sera plus rien en ce monde. Cela est vrai ici à St Pierre et à Miquelon, comme en Métropole. Encore une fois, tant d’hommes et de femmes n’ont pas la joie de connaître et de vivre de ce trésor de la foi et qui pourtant, comme ce pauvre Lazare dans l’évangile, aimeraient bien se rassasier de cette vie promise par le Seigneur. Ils sont de plus en plus nombreux en effet ceux qui, adultes, frappent aux portes de l’Eglise désireux de suivre le Christ. Mais ils le sont encore plus ceux qui ne savent où frapper pour trouver réponse à leurs questions, leur quête de sens et de vérité. 

Alors que nous faut-il faire ? L’vangile nous donne une réponse à travers l’attitude de l’homme riche parvenu au séjour des morts.

Au séjour des morts en effet, l’homme riche enfin lève les yeux et voit Abraham et Lazare. Je dis enfin, car jusqu’à présent, enfermé sur lui-même, préoccupé de lui-même, de ses sécurités, de son confort, il n’avait pas vu le pauvre Lazare à sa porte. Nous devons nous aussi savoir lever les yeux, c’est-à-dire nous décentrer de nous-mêmes pour nous ouvrir aux autres, à la vie et à la présence des autres, au monde. Nous risquons parfois en effet de nous fermer, de nous replier, de nous satisfaire de notre quotidien, de notre confort, de nos habitudes « Malheur à ceux qui vivent bien tranquille » avons-nous entendu dans le livre d’Amos. Il s’agit de lever les yeux pour sortir de nos certitudes, de nos modes de penser, de notre vérité que nous risquons parfois d’absolutiser. Il s’agit de lever les yeux pour être capable de voir autour de soi le plus petit, le plus pauvre. Il s’agit de ne pas être indifférent à la misère d’autrui, à la souffrance de celles et ceux qui attendent consolation, miséricorde. Il s’agit d’avoir souci de la personne seule, isolée, repliée mais aussi d’oser aller à la rencontre de celles et ceux qui ne sont pas de notre « bergerie. » C’est cela la mission, comme le rappelait récemment le pape Léon : « cette voie de présence et de simplicité, de connaissance et de « dialogue de vie » qui est la véritable voie de la mission. » Mais il y a un autre élément qu’il nous faut accueillir. Il s’agit non seulement de lever les yeux mais aussi d’écouter les Ecritures. « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent. » C’est aussi dans ce cœur à cœur avec le Seigneur, dans la méditation de la Parole de Dieu, personnellement et communautairement, que nous pouvons apprendre cette fidélité aux appels du Seigneur et la meilleure manière d’y répondre. La mission se reçoit et se nourrit dans une vie d’intimité avec le Seigneur et se déploie dans une proximité, une attention, une présence aux autres, à ceux qui se sont éloignés de l’Eglise ou dont l’Eglise s’est éloignée. Aussi frères et sœurs, menons ensemble le bon combat comme nous y invite saint Paul, recherchons la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Amen

Père Mickaël

 

Méditation

Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur

« Il n’a pas su voir ! »
Cette parabole, nous la connaissons bien. Une lecture rapide peut nous focaliser sur le couple « pauvre-riche » ou « paradis-enfer » L’Évangile de ce jour nous interpelle non sur le contenu de notre compte en banque, mais bien sur la qualité de notre regard, de notre perception du réel qui nous conduit à un « agir ». Il y a un chant qui peut bien nous aider dans notre méditation : « Donne- moi des yeux pour voir et pour aimer, ces yeux remplis d’immensité, donne-moi des yeux pour voir et pour aimer, des yeux soleil, des yeux clarté ! ». C’est donc une question de regard. Je reprendrai donc le schéma de l’action catholique : « voir-juger-agir » valable dans les différents milieux (ouvrièr, indépendant, féminine… des enfants…)

Voir :
Une question de regard. Ce sera bien sûr se mettre à l’école de Jésus. Il a su regarder, il a su aimer. Est-ce que j’accepte ce regard de Jésus sur ma vie ? Un regard non pour me juger mais m’aimer.   Mais il y a tant de regards qui jugent et qui excluent, des regards qui tuent. Seigneur apprends-nous à bien regarder, purifie notre regard. Que c’est doux et bon un regard aimant. Que c’est beau deux amoureux qui savent se regarder.
Voyez comme ils s’aiment !  

Juger :
C’est plus une question de discernement. Pauvreté ou richesse ?  Je me reconnais dans quel personnage ?  Et si je me posais la question : « la pauvreté et la richesse selon l’Évangile c’est quoi ? » Heureux les pauvres nous dit le récit des béatitudes. La vraie pauvreté évangélique ce n’est pas l’indigence. C’est savoir donner et recevoir. La richesse c’est d’être plein, rempli comme un vase qui ne peut pas recevoir sinon ça déborde ou vide qui ne peut rien donner car vide, à sec. 
Seigneur apprends-moi la pauvreté du cœur.

Agir :
Poser des actes concrets. Il y a des actions à long terme ou à court terme. Il y a des mots, des paroles des actes qui relèvent, qui réchauffent. « Qu’as-tu fait de ton frère » dit Dieu à Caïn dans le récit de la genèse ! C’est peut-être la seule question qui nous est posée. Car aimer Dieu et son prochain c’est tout un : aimer en parole et en actes c’est tout un.
Seigneur apprends nous à aimer comme toi tu aimes.

Voir, juger, agir, regarder, comprendre et aimer. C’est toute notre personne qui est engagée dans ce combat pour plus de justice, de vérité et d’amour. Ne remettons pas à demain ce que notre foi, notre vie d’homme et de chrétien nous engage. 
Car comme le dit St Vincent de Paul : « l’amour est inventif à l’infini. » Entrons dans l’infini et l’immensité de l’amour reçu, donné et partagé.
Le Seigneur nous y attend ! Ne manquons pas le rendez-vous.

 

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