Les textes de la messe
Dimanche 9 novembre 2025
Dédicace dde la Basilique du Latran
Année C - Couleur liturgique : blanc
1ère Lecture : Livre d'Ézékiel (47, 1-2.8-9.12)
" J'ai vu l'eau qui jaillissait du Temple......"
Psaume 45
"Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut."
2ème Lecture : 1ère Lettre de Paul ( 3, 9c-11.16-17)
"Vous êtes un sanctuaire de Dieu"
Évangile : Jean ( 2, 13-22)
"Il parlait du sanctuaire de son corps"

Mosaïque de l'abside de la basilique Saint Jean de Latran -
Homélie
Père Mickaël LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral
Ce geste de Jésus chassant les changeurs et les animaux du Temple peut paraître violent de sa part, pourtant il est au contraire l’annonce d’une Bonne Nouvelle pour nous. En chassant ainsi les animaux qui servaient aux sacrifices et les changeurs qui permettaient de les acheter, Jésus annonce la substitution des victimes offertes en sacrifice par la propre offrande de sa vie. « Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens pour faire oh Dieu ta volonté » proclame le psalmiste. (Ps 39, 7-8) Et ce Temple où se pratiquaient les sacrifices pour le culte rendu à Dieu, nous entendons que c’est Jésus lui-même. « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai » préfigure, anticipe la propre résurrection du Christ trois jours après sa mort. Le Christ est ainsi le vrai Temple de Dieu, le sanctuaire, la maison de Dieu parmi les hommes. Et c’est pour nous vraiment une Bonne Nouvelle qui se révèle dans les lectures de cette fête de la dédicace de la basilique du Latran, la cathédrale de l’évêque de Rome, que nous célébrons aujourd’hui.
Car si le Christ est en effet le véritable sanctuaire, alors comme cela nous est rappelé dans la 1ère lecture, dans le livre d’Ezéchiel, du Christ coule la véritable source d’eau vive comme elle jaillit du Temple. Cela évoque dans la même ligne l’eau et le sang qui jailliront du côté transpercé du Christ sur la Croix. Le Christ est l’eau qui redonne vie à ce qui est mort, comme cette eau qui assainit la Mer morte. Le Christ est encore cette eau qui produit des fruits en abondance et qui apporte un remède. Oui frères et sœurs, accueillir le Christ dans notre vie, nous nourrir de sa présence sacramentelle, l’eucharistie, la réconciliation et de sa Parole, nous remplit de la vie véritable, nous offre un remède, nous apporte la consolation et la paix. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours. (EG 1) Comme nous le chantions dans le psaume responsorial : « Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert. » Toujours offert, le Christ !
Si le Christ est le véritable sanctuaire cela signifie aussi qu’il en est la pierre angulaire celle qui pourtant avait été rejetée par les bâtisseurs. (Ps 118, 22) Cette pierre angulaire qu’est le Christ comme nous le lisons dans le livre d’Isaïe, est une pierre de granit, une pierre précieuse, une pierre de fondation, celui qui s’appuie sur elle ne sera pas ébranlé. (Is 28, 16) Oui frères et sœurs, le Christ est ce qu’il y a de plus solide pour notre vie, sur qui sans cesse nous pouvons nous appuyer, à qui nous pouvons faire confiance, qui nous permet de tenir debout. Comme nous le chantions dans le psaume responsorial : « nous serons sans crainte si la terre est secouée ». « La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. » (Mt 8, 25) Ce roc, c’est la confiance en Jésus lorsque nous choisissons toujours de repartir de Lui, de nous en remettre à Lui, de nous laisser conduire par Lui.
Il est beau, disait le pape Léon XIV aux jeunes réunis à Rome cet été pour le jubilé de l’espérance, d’ouvrir grandement au Christ notre coeur, de le laisser y entrer, pour ensuite nous aventurer avec Lui vers les espaces éternels de l’infini. Avant lui, le pape Jean Paul II avait déjà appelé fortement les hommes à ouvrir toutes grandes les portes au Christ, à sa puissance salvatrice. Puisque, nous dit saint Paul dans la deuxième lecture, nous sommes le sanctuaire de Dieu, nous devons en effet, tel Jésus chassant les vendeurs du Temple, faire de la place au Christ dans notre vie. Nous devons prendre soin de notre vie intérieure, de notre âme. Nous ne pouvons pas vivre notre foi d’une manière extérieure sans incidence pour notre vie intérieure. Nous aussi souvent, rappelait le pape François, nous « maquillons » notre âme. Nous sommes parfois plus attentifs aux formalités extérieures mais non au cœur de la foi. Et c’est le risque d’une religiosité de l’apparence : paraître bon à l’extérieur, en négligeant de purifier le cœur. Il y a toujours la tentation de « contenter Dieu » par une dévotion extérieure, mais Jésus ne se contente pas de ce culte. Jésus ne veut pas de choses extérieures, il veut une foi qui touche le cœur. (Angelus 21/08/2021) Il veut une foi du cœur car nous le savons, c’est « du dedans, du cœur » ( Mc 7, 21) que naissent les choses mauvaises. Dans sa dernière encylique dilexit nos, le pape François écrivait que si le cœur est dévalorisé, alors parler avec le cœur, agir avec le cœur, mûrir et prendre soin du cœur est également dévalorisé. (DN 11) On pourrait dire que je suis mon cœur, car c’est lui qui me distingue, me façonne dans mon identité spirituelle et me met en communion avec les autres. (DN 14)
Frères et sœurs, prenons soin de notre cœur, de notre maison intérieure, du sanctuaire de notre âme. Sachons y mettre un peu d’ordre, enlever ce qui encombre, balayer ce qui a besoin de l’être, chasser ce qui est n’a rien à y faire. Et prenons les moyens que l’Eglise notre offre pour embellir, rajeunir, purifier et rénover notre vie intérieure.
J’ai choisi et consacré cette maison dit le Seigneur, afin que mon Nom y soit à jamais. « Le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous. »
Amen
Père Mickaël
Méditation
Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur
La dédicace d'une église est un moment fondamental dans la tradition chrétienne.
Elle représente la consécration d'un nouveau lieu de culte, où la communauté se rassemble pour prier et célébrer les sacrements.
Cet acte est non seulement un rite liturgique, mais aussi un symbole de l'Église en tant que communauté de croyants. Nous célébrons aujourd’hui la fête de la dédicace de la Basilique Saint-Jean-du-Latran qui est la Cathédrale du Pape. Car le Pape en tant qu’évêque de Rome possède une église-cathédrale, c’est-à-dire une église où se trouve son siège, sa cathèdre.
Je voudrais garder cette image au sens propre et figuré. Ainsi donc fêter la dédicace d’une église, c’est comme pendre la crémaillère, c’est fêter « la maison » Je reviens à cet objet au fond d’une cheminée qui permet d’accrocher le chaudron dans lequel chauffe l’eau où la soupe mijote longuement.
Certains d’entre nous, les plus anciens, ont surement connu ces cheminées de nos grands-parents.
Pour le bon usage de ces éléments, il faut :
1-Préparer le contenu du chaudron et l’accrocher.
Gardons l’image de la préparation d’une bonne soupe ou plus encore une bonne garbure du Béarn. Quels sont les éléments de ma vie personnelle et communautaire qui vont entrer dans ma vie de croyant ?
Et le « chaudron » est-il bien accroché dans la cheminée qu’est l’Église, peuple de Dieu et temple de l’Esprit ?
2-Régler la bonne Hauteur, ajuster la crémaillère.
Nous n’en avons jamais fini de nous ajuster les uns aux autres et au « Bon Dieu » Garder la bonne distance ; ni trop près, ni trop loin. C’est dans la pratique du sacrement de la réconciliation que nous nous ajusterons avec le Bon Dieu et ceux qui m’entourent.
3-Maintenir le feu.
Il y a une prière que j’aime bien me répéter : « Maintiens en nous Seigneur l’énergie de l’Eucharistie. » Comment entretenir le feu de l’amour du Seigneur et de nos frères ? Souvent on entend dire : « Je suis croyant mais pas pratiquant » La foi comme l’amour ça se cultive ; sinon le jardin de mon cœur se transforme en jachère où poussent les ronces et les mauvaises herbes qui étouffent le bon grain et l’empêche de germer.
Ainsi quand tous les éléments sont ajustés, la « bonne soupe » de ma vie peu bien, mijoter et répandre la bonne odeur qui envahit la pièce de mon histoire et celle de ceux qui m’entourent. L’histoire en ce 9 novembre c’est aussi celle de la chute du mur de Berlin qui ouvrait une immense espérance pour l’Europe. Espérance bien malmenée aujourd’hui.
Prions pour que nous sachions ne pas bâtir des murs, mais construire des ponts pour plus de fraternité.
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