25 ans de sacerdoce depuis Sainte Marie de la Garde
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il. Très révérend Père Marc, mes chers frères, chers amis qui êtes venus m’entourer aujourd’hui comme des parents le feraient pour leur fils, c’est un moment de grâce et d’émotion que de célébrer au milieu de vous mes 25 années de sacerdoce. Certes cela ne fait que 25 ans que j’ai été ordonné prêtre mais ces années m’ont aidé à saisir d’abord et avant tout qu’il est « fidèle Celui qui a promis. » Dieu est fidèle et n’abandonne jamais ses enfants. Tel le père des deux fils de l’évangile, Il n’abandonne jamais son poste de garde, son cœur veille sans cesse sur ceux qu’il a choisis, appelés et envoyés. Sa miséricorde est de toujours à toujours, son amour ne fait jamais défaut. Et s’il nous arrive de nous éloigner de Lui, parfois par lassitude ou par découragement, s’il nous arrive de nous détourner de lui, par nos fautes, nos manquements, et même nos trahisons, Il saura toujours nous attirer à lui de nouveau grâce à Celui qu’il nous a donné, son Fils bien-aimé, le Christ Jésus. Comme nous le rappelle notre père saint Benoît, ne désespérons jamais de la miséricorde de Dieu. (Rg 4, 72)
Durant ces 25 années de sacerdoce, grâce aussi aux communautés monastiques qui m’ont accueilli, par mon engagement comme oblat de Sainte Marie de La Garde, j’ai appris à écouter le Christ dans sa Parole, à contempler le Christ dans le don de sa vie, à célébrer, à recevoir et à vivre du Christ dans son Eucharistie, à l’adorer, à le servir dans les frères et les sœurs qui m’ont été donnés dans mon ministère. Et c’est ainsi me semble-t-il que je commence aujourd’hui à être le prêtre que Dieu s’était choisi. « Voici le pain descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. » C’est bien cet attachement au Christ, cette proximité avec Lui, notre amour pour Lui et ceux dont il a pris visage, qui nous fait devenir peu à peu ce que nous sommes déjà dans le cœur de Dieu. Il s’agit bien, nous rappelle notre père Saint Benoît, de ne rien préférer à l’amour du Christ. (Rg 4, 21) Mais j’ai appris aussi durant ces 25 années de sacerdoce, comme le disait le prophète Elie, que « je ne suis pas meilleur que mes pères ». Dieu n’appelle pas des gens capables mais il rend capables ceux qu’il appelle grâce à Celui qui se fait pour nous remède et nourriture. Sans cesse il m’a relevé, il m’a rattrapé, il m’a ramené sur le chemin de la Vérité et de la Vie. Il ne s’est pas ménagé pour que je ne me perde pas et que je lui demeure toujours fidèle. Nisi quia dominus erat in nobis, forte vivos deglutissent nos. (Ps 123, 1-2) Le sacerdoce ministériel, comme tout autre engagement, dans le mariage, dans la vie consacrée, dans la vie monastique, ne peut trouver sa fécondité que dans cet amour de préférence du Christ, dans une vie tournée vers Lui, qui se reçoit sans cesse de Lui jusqu’à l’acceptation de sa Croix ; puisque selon Dom Sortais, ressembler à Jésus, c’est accepter la Croix. Comme l’écrivait le père René Voillaume, qui fonda les petits frères de Foucauld : « pour éviter de nous décourager il faudra cesser de nous regarder, et savoir redécouvrir Jésus, qui n’a cessé d’être présent. Nous sommes condamnés à regarder uniquement en Haut poursuit-il. Sans doute que les années passant, nous apprenons à devenir plus simples, plus confiants, plus humbles, plus patients avec nous-mêmes et avec les autres. Dieu en Jésus nous en avait déjà montré le chemin.
Ainsi, en cherchant à suivre le Christ, à vivre de Lui, par Lui et en Lui, nous sommes appelés à devenir comme Lui, afin dira saint Paul que ce ne soit plus moi mais le Christ qui vive en moi. N’est-ce pas ce que nous comprenons des lectures de ce jour. Pierre, celui qui avait été choisi par le Christ sur le bord du lac, est aussi celui qui a suivi le Christ jusqu’à vouloir même le devancer avant d’être remis à sa place, « passe derrière moi Satan car tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des hommes ». Mais c’est aussi celui qui a renié le Christ jusqu’à en pleurer. Nous l’entendons aujourd’hui parler avec assurance. Nous le voyons agir avec efficacité guérissant par sa seule ombre, les malades amenés jusqu’à lui. Et nous comprenons que Pierre reste Pierre avec ses limites, ses fragilités, ses manquements, mais surtout son amour du Christ jusqu’à être ainsi configuré au Christ et rendu capable par la puissance du Saint Esprit de faire le bien partout où il passait. « Non pas nous, mais le Christ en nous » rappellera saint Paul. C’est bien d’une relation d’amour que jaillit la puissance de l’Esprit Saint, cet Esprit répandu sur les serviteurs de Dieu pour qu’ils prophétisent et que miracles et prodiges puissent se réaliser pour le peuple. Ainsi en est-il sans doute du prêtre que je suis devenu et que je continue de devenir : pas mieux que les autres, essayant d’imiter le Christ, comme notre cher Saint Charles de Foucauld, apprenant sans doute bien maladroitement à me laisser conduire par l’Esprit Saint pour, si cela est possible, faire un peu de bien, non pas moi, mais la grâce de Dieu en moi.
Puisque ce que l’on verra de bon en soi, il nous faut le rapporter à Dieu, et non à soi-même nous rappelle encore notre père saint Benoît (Rg 4, 42), tournons-nous tous ensemble vers notre Seigneur et notre Dieu, sachons lui rendre-grâce pour ses merveilles renouvelées chaque jour, pour mes 25 années de sacerdoce, celles de notre père Abbé qui les fêtera au mois d’août et confions-nous les uns et les autres à sa paternelle sollicitude pour qu’il nous attire de plus en plus vers son Fils et qu’ainsi l’Esprit Saint puisse se répandre en nos cœurs pour que nous portions des fruits en abondance et que la multitude accourent jusqu’à nous, apportant cette humanité qui a besoin d’être sauvée. Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, ainsi soit-il.
Père Mickaël Le Nezet,
Fr Charles de Foucauld
Sainte Marie de La Garde, 11 juin 2025, 25ème anniversaire d
Les textes de la fête de la Sainte Trinité
Dimanche 15 juin 2025
Année C - Couleur liturgique : blanc
1ère Lecture : Livre des Proverbes (8, 22-31
Psaume 8
"Ô Seigneur, notre Dieu, qu'il est grand, ton nom, par toute la terrela terre !"
2ème Lecture : Lettre de Paul aux Romains (5, 1-15)
Évangile : Jean (16, 12-15)
Homélie
Père Mickael LE NEZET
Curé de l'ensemble pastoral
Il n’est jamais facile de prêcher sur la Trinité. Et pourtant ce mystère de la Trinité révèle tellement l’originalité, la grandeur de notre foi chrétienne.
Proclamer notre foi en Dieu Trinité c’est croire que nous avons un Père. Dieu en effet s’est manifesté aux hommes en Jésus Christ, le Verbe fait chair. Et il se révèle être le Père de tous les hommes. Nos pères humains sont tous imparfaits, parfois ils ont pu même faillir à leur mission. Mais notre père des cieux Lui est le véritable père qui veut notre bonheur, notre accomplissement, notre réussite. Le psalmiste dit quelque chose de surprenant et en même temps qui nous permet de comprendre qui est vraiment Dieu. « Qu’est-ce qu’un homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme que tu en prennes souci. Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur. Tu l’établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds ». Dieu a souci de nous. Dieu ne cesse pas de penser à nous, sans doute de souffrir quand nous souffrons, de pleurer quand nous pleurons, de se réjouir quand nous réussissons, quand nous sommes dans la joie. Il ne cesse pas de veiller sur nous, d’être uni à nous. Et son désir c’est que nous devenions toujours plus homme et même, écrit le psalmiste « un peu moindre qu’un dieu ». Quelle ambition Dieu porte-t-il pour chacun de nous ! Dieu veut nous associer de manière privilégiée à sa création. Il veut que nous prenions une part, notre part dans son œuvre de création, il nous établit sur les œuvres de ses mains. Il veut nous associer à son projet pour ce monde. Il nous veut responsables, co-créateur. Il nous fait confiance nous qui sommes pour Lui, « un peu moindre qu’un dieu ». Proclamer le mystère Trinitaire c’est croire que Dieu est ce Père qui n’est jamais loin de nous, qui nous accompagne chaque instant de notre vie.
Proclamer notre foi en Dieu Trinité c’est croire que nous nous épanouirons en nous investissant dans une relation personnelle avec Dieu notre Père. Nous sommes appelés à vivre à la manière du Fils bien-aimé du Père. Le Fils est toujours à l’écoute de son Père. Il en prend le temps pour recevoir de son Père ce que Celui-ci veut lui donner. Car, dira Jésus, sa nourriture c’est de faire la volonté de son Père. Et encore, qu’Il ne fait rien de lui-même mais qu’il fait ce que son Père lui dit de faire. Nous ne pouvons pas nous dire chrétien si nous ne prenons pas les moyens de vivre une relation filiale avec Dieu notre Père, si nous n’entrons pas dans une expérience personnelle avec notre Père du ciel, dans la prière, l’écoute de sa parole, la fréquentation des sacrements. Et ce n’est pas le plus simple. On nous a tellement habitué depuis notre naissance à nous construire par nous-mêmes, à mener nos vies en ne nous appuyant que sur nos propres capacités, que sur nos propres forces, alors qu’il s’agit comme Jésus d’entrer dans une confiante obéissance en Dieu. Nous ne grandirons pas, nous ne nous réaliserons pas pleinement en nous éloignant de Dieu. Nous grandirons, à l’image de la Sagesse, aux côtés de Dieu, en le fréquentant, en l’écoutant, en l’aimant, comme le Fils unique, le bien-aimé du Père.
Enfin, proclamer notre foi en Dieu Trinité c’est croire que puisque nous sommes les enfants bien-aimés du Père, qu’Il a une pensée pour chacun de nous, notre vie n’a de sens que dans le don d’elle-même dans l’amour. Le pape François écrivait : « Pour évangéliser, il n’y a pas nécessairement besoin de prêtres. La Corée par exemple a été évangélisée par des laïcs. Le baptême donne la force d’évangéliser. Et l’Esprit Saint, reçu au baptême, pousse à sortir, à porter le message chrétien avec courage et patience. » Oui nous sommes faits pour nous donner, pour faire de notre vie un don par amour. Certains le vivent dans le sacrement de mariage, d’autres comme prêtres, d’autres dans la vie consacrée, d’autres encore dans la vie monastique mais toujours en faisant le choix sous l’impulsion de l’Esprit Saint de sortir de soi-même et de s’ouvrir aux autres. C’est cela une vie dans l’Esprit, une vie qui se laisse conduire par l’Esprit. Ce ne peut pas être une vie à moitié, une vie en demi-teinte. Je ne peux pas me dire chrétien, c’est à dire vivre de la foi au Dieu Trinité si je pense que la messe et quelques prières récitées chaque jour suffisent pour l’être vraiment. Le service des plus petits, l’amour des plus pauvres, le don désintéressé de soi-même, l’oubli de soi par amour des autres, restent le critère véritable de mon appartenance au Christ. La vie n’a de sens que si elle se laisse inspirer par la vie du Christ et déploie ses propres dons. Ainsi frères et sœurs, la vie trinitaire est inspirante et nous appelle à nous mettre en route pour le bien du plus grand nombre.
Père Mickaël, curé
Méditation
Abbé Michel COTTEREAU
Prêtre coopérateur
. « Bien faire le Signe de la Croix c’est déjà beaucoup » disait Ste Bernadette, qui a reçu la visite de la Vierge Marie en 1858.
Elle avait 14ans quand elle a reçu cette visite dans la grotte de Lourdes Près du gave. Nous faisons parfois le signe de la croix de façon rapide sans toujours prendre conscience de ce qu’il symbolise. Juste comme si on chassait les mouches ou les moustiques qui nous gênent.
Il nous parle de la trinité que nous fêtons en ce jour : Le Père, le Fils et le Saint Esprit.
C’est comme si nous nous connections au réseau de notre compte de messagerie internet.
« Au Nom du Père » main sur le front.
Penser à Dieu le Père de qui tout don parfait nous est donné. Jésus est venu dans notre monde à Noël, c’est l’envoyé du Père, la source de tout Amour pour nous donner sa Parole. C’est toujours apprendre à connaître ce Jésus qui parle souvent de son Père et à son Père. Quand ses Apôtres lui demandent comment prier il leur enseigne la belle Prière du Notre Père. Cette prière nous la connaissons et nous la redisons souvent. Il faudrait ici découvrir et comprendre toute sa signification pour nous et pour tous. Chaque mot est important. C’est un peu comme le mot de passe, le code confidentiel pour nous connecter à notre compte en banque, à note boite de messagerie, à nous connecter au Seigneur qui reste présent et à notre écoute. C’est du haut débit de sa part ; pas toujours de la nôtre.
Au nom de Père et du Fils (mouvement de bas en haut)
Tracer sur nous ce beau signe, m’envelopper de l’amour de Dieu. Il vient vers moi, en moi, du Père vers le Fils, Dieu se donne sans réserve en son Fils. Il descend en moi comme le souffle de son Esprit au jour de la Pentecôte. Il Se donne dans sa Parole c’est l’Evangile et les lectures de la messe, dans son corps et son sang c’est la communion. Il se donne aussi dans notre rassemblement que nous essayons de vivre dans l’Amour et la fraternité. Jésus est venu pour nous donner l’Amour du Père et que nous vivions dans la paix. Cette paix si difficile à construire en nous et autour de nous. Nous pouvons faire de notre connexion comme si on surfer sur la toile, passant de site en site sans nous arrêter. On papillonne. Au nom du Père et du Fils c’est se poser dans la vie, dans l’Amour, connecté sur le bon site. Main sur le cœur, car l’Amour est une question de cœur !
Au nom de Père et du Fils Et du Saint Esprit Amen (mouvement de gauche à droite)
La dimension horizontale, au ras des pâquerettes, Dieu envahit toutes les dimensions de ma vie, et par le « Amen » je dis mon Oui, mon abandon à Dieu. Je ne suis pas chrétien juste quand je viens à la messe le dimanche ou quand je fais mes prières. Le Seigneur m’invite à marcher avec lui chaque jour, comme il l’a fait au soir de sa résurrection avec les pèlerins d’Emmaüs. Il n’est pas là pour m’espionner me juger mais pour m’aimer et apprendre à aimer chaque jour. Main de l’épaule gauche à l’épaule droite, l’Epaule comme le symbole de la force que Dieu veut me donner et que j’ai à accueillir chaque jour chaque instant. C’est le contenu du message que le Seigneur nous donne sur le réseau de son cœur.
Depuis notre baptême nous sommes marqués par ce signe. Tout commence par lui et tout fini aussi par lui et en lui. Ne faisons pas ce geste de façon mécanique, mais faisons-le comme un véritable acte de foi et d’Amour en Dieu Père Fils et Saint Esprit au Dieu Trinité un et indivisible. Par ce simple signe le Seigneur oriente ma vie ; il se rend présent et fort, et il me fait avancer vers plus de vie et d’Amour et de justice.
« Dieu t'aime aujourd'hui, comme Il t'aimait hier et t'aimera demain. »Ste Elisabeth de la Trinité
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