HOMÉLIE DE Mgr BERNARD HOUSSET
Les 50 ans de ministère presbytéral du père Jean-Pierre SAMORIDE
Cher Jean-Pierre,
Chers frères et sœurs dans le Seigneur,
Chers amis,
« Je suis venu pour que les brebis aient la Vie, la Vie en abondance ».
Cette dernière phrase du Christ convient fort bien à la célébration qui nous rassemble.
Tout prêtre ne désire-t-il pas, au plus profond de lui-même, que les humains vivent de la Vie du Christ et reçoivent ainsi la plénitude de leurs personnalités ?
N'est-ce pas cette conviction qui a animé les cinquante années de ton ministère presbytéral ? Loin de moi l'idée de t'adresser un panégyrique.
Je laisse ce soin à Dieu. Lui seul est capable de t'apprécier, de te juger en vérité, de savoir si, dans les activités et les services que tu as assurés comme prêtre, tu as vraiment contribué à proposer et transmettre la Vie du Christ.
Tu as essayé d'être prêtre selon le concile Vatican II. Et celui-ci nous a rappelé avec force trois éléments essentiels du ministère presbytéral.
LES PRETRES MINISTRES DE LA PAROLE DE DIEU
La Vie du Christ, tous les prêtres la transmettent d'abord et avant tout, en étant ministres de la Parole de Dieu. Ils sont désireux d'annoncer au mieux cette Parole dans leurs homélies, leurs animations pour l'approfondissement de la foi, leurs enseignements oraux ou écrits (je n'oublie pas les divers carnets que tu as publiés).
Il est indispensable de présenter cette Parole de Dieu non pas de manière intemporelle mais en tenant compte de la situation réelle et des mentalités des personnes auxquelles nous nous adressons. Dieu sait si, en cinquante ans, notre société et notre Eglise ont changé et ont évolué dans leurs relations.
Notre société ne se reconnaît plus chrétienne, car la foi au Christ y est comme « exculturée » selon le juste mot de la sociologue Danièle Hervieu-Léger. Elle nécessite une nouvelle évangélisation, selon les convictions de nos papes successifs Jean-Paul II, Benoit XVI, François. Et notre Eglise est affaiblie, parfois même méprisée. C'était le diagnostic, il y a quelques années du grand historien René Rémond, dans son livre « Vers un nouvel anti-christianisme ? ».
Il n'empêche, le Christ est toujours celui que le chrétiens suivent avec joie. Car, selon l'affirmation de Pierre que nous venons d'entendre, « sa promesse est pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera ».
LES PRETRES MINISTRES DE L'EUCHARISTIE ET DES AUTRES SACREMENTS
La Vie du Christ, tous les prêtres la transmettent aussi en étant ministres de l'Eucharistie et des autres sacrements. Quelle joie que de célébrer la messe quotidienne pour que le Christ puisse construire son Corps avec tout ce qu'il peut prendre dans les décisions et les réalisations humaines ! A chaque eucharistie, les aspects évangéliques de nos existences deviennent des éléments du Corps du Christ, lui permettant de grandir pour atteindre sa Plénitude. N'est-ce pas l'intuition génialement spirituelle du père Teilhard de Chardin lorsqu'il écrit que « tout ce qui monte converge ». Oui, converge vers le Christ, Tête de l'Univers et de l'Eglise.
Cela est vrai pour les autres sacrements qui occupent une bonne partie de l'emploi du temps de chaque prêtre, sans oublier les funérailles. Ainsi le Christ peut être présent à chacune des grandes étapes de ceux et celles qui sont confiés aux prêtres. Car rien de ce qui est vraiment humain n'est étranger au Christ et à son Evangile.
LES PRETRES SERVITEURS DE LA COMMUNION ECCLESIALE
La Vie du Christ, tous les prêtres la transmettent aussi nous rappelle le Concile par leur animation des assemblées, groupes et communautés catholiques. Je t'ai connu curé des paroisses des cathédrales de Saintes et de La Rochelle et vicaire général avec les diverses responsabilités attachées à cette fonction.
Ce n'est pas rien, dans une société marquée à la fois par l'individualisme et la progression du respect entre les uns et les autres, que d'éduquer les catholiques à ne pas rester isolés mais à se sentir responsables de l'animation de l'Eglise pour son service évangélique de la société. A se soutenir dans la recherche d'une vie communautaire, sans verser dans sa caricature, le communautarisme.
Ce n'est pas rien, dans une société marquée à la fois par des inégalités et la recherche du partage et de la justice, que de former les catholiques à la solidarité avec les plus pauvres et les plus précaires, ceux de France et ceux du monde entier.
Ce n'est pas rien, dans une société marquée à la fois par une certaine intolérance et le développement de relations de réciprocité, que de vouloir l'approfondissement du dialogue inter-religieux avec les autres confessions chrétiennes d'une part, les communautés juive et musulmane de l'autre. Tu as reçu une réelle formation en ce sens et tu en as fait profiter notre diocèse durant de nombreuses années.
Cette tache d'animation se réalise, bien entendu, avec les autres prêtres, unis dans le presbyterium, avec les diacres qui constituent un groupe de mieux en mieux identifié, avec les chrétiens religieux et les chrétiens laïcs qui sont de plus en plus formés et compétents, en particulier dans les services, les mouvements et les équipes pastorales.
J'ajoute volontiers une touche personnelle : notre collaboration entre vicaire général et évêque a été vraiment agréable pour moi. J'ai pu partager avec toi, en toute confiance, les joies et les difficultés de ma responsabilité. J'ai pu profiter de tes analyses lucides et avisées sur l'évolution de notre société et de notre Eglise. Nous avons été fondamentalement d'accord sur le nécessaire passage de l'ecclésiologie du concile de Trente à celle de Vatican II Passage qui est loin d'être réalisé, d'autant que l'on constate ici ou là quelques régressions...
Tu m'as permis de ne pas être un homme seul et je t'en suis infiniment reconnaissant. A notre niveau, nous avons vécu la synodalité chère au pape François.
Dans un de ses derniers écrits, le philosophe Paul Ricoeur écrit que « l'homme, c'est la joie du Oui dans la tristesse du fini, la puissance de dire Oui aux ressources de la vie face à la mort, aux ressources de significations face à l'absurde ».Cher Jean-Pierre, permets-moi de te le dire : ta vie de prêtre, n'est-ce pas la joie du Oui dans la tristesse du non-sens et du fini ?
Le Oui à la Plénitude de la Vie du Christ
Amen
La Flotte en Ré 30 avril 2023
Remerciements de Mgr SAMORIDE
Y a t-il plus agréable devoir que celui de dire merci ? Assurément non ! aussi , est ce avec grand plaisir que j'adresse un très chaleureux merci à toutes les personnes qui sont venues louer le Seigneur les 29 et30 avril dernier lors de mon jubilé d'or presbytéral , à l'église de La Flotte ;
Le samedi soir, grâce aux talents conjugués d'organistes et solistes amis , la louange a été adressée au Seigneur dans une action de grâce particulièrement recueillie , merveilleux prélude à la messe du lendemain ,à laquelle prés de 1000 personnes ont participé autour de Mgr Housset , notre évêque émérite .
La prière, les chants, l'amitié et la météo étaient au rendez vous , tout comme la disponibilité et le dévouement des membres des équipes chargées de l’organisation matérielle, de la liturgie , des chœurs et de la logistique .
Le délicieux buffet partagé à la Base nautique, illustre, entre autre , combien chacune et chacun , dans l'amitié, ont mis le meilleur d 'eux mêmes pour sa parfaite réussite . Et que dire des nombreux dons reçus dont l'usage sera pastoral.
Cette journée se voulait un beau moment de joie inter-paroissiale et grâce à vous toutes et vous tous, elle le fut.
Merci ! Rendons gloire à Dieu !
Jean-Pierre Samoride
Poemes, de Cécile KWEE, offerts à Mgr Jean-Pierre SAMIORIDE
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